Entretien avec Fabien Laperrière, responsable Relations institutionnelles et ESS Rhône-Alpes, militant MGEN.
Comment MGEN participe-t-elle à l’économie sociale et solidaire ?
Présente dans tous les départements, MGEN accueille ses adhérents en Isère dans ses deux agences à Grenoble et sur le campus de Saint-Martin-d’Hères. L’utilité sociale de la mutuelle consiste à répondre aux besoins de ses adhérents qui font face à des aléas de santé : de la prévention des risques pour leur santé physique et mentale en passant par le remboursement des soins jusqu’à leur prise en charge en établissements de santé MGEN.
La mutuelle a développé dès les années 1950 des établissements sanitaires ou médico-sociaux destinés au départ aux besoins de ses adhérents, tel que le Centre de santé mentale à Grenoble. Celui-ci comme les autres établissements a été ouvert dès 1973 à tous les publics et bénéficie donc de financements publics. Les mutuelles dans leur ensemble ont développé un grand nombre d’établissements de soins dont le but est de garantir l’accès aux soins de qualité à des tarifs encadrés (ceux du secteur 1).
MGEN est engagée dans des opérations de sensibilisation auprès des publics scolaires (ex du jeu Défi solidarité sur la protection sociale) et des manifestations de l’économie sociale et solidaire, comme participant et comme partenaire.
En quoi MGEN est-elle une structure spécifique ?
Les adhérents élisent un comité départemental, qui contribue à faire vivre localement la vie mutualiste. A l’échelon supérieur, les assemblées régionales sont organisées en amont et en aval de l’assemblée générale annuelle. Les assemblées régionales sont des temps forts pour s’acculturer aux sujets, prendre connaissance des évolutions qui seront présentées à l’assemblée générale, échanger entre pairs des différents départements mais également en direct avec des membres des directions métiers et des membres du conseil d’administration. Ces derniers vont périodiquement au contact et échangent avec les élus locaux à travers toute la France.
Comme les autres mutuelles, MGEN est un acteur à but non lucratif. Elle n’a pas d’actionnaire à rémunérer. Son principal objectif est de continuer à rendre les services à destination de ses adhérents tout en faisant en sorte d’équilibrer ses comptes chaque année. Lorsqu’elle génère des excédents, ceux-ci sont pour partie mis en réserve pour répondre à la demande de l’Autorité de Contrôle Prudentielle et de Régulation (ACPR) et pour partie investis dans des actions de prévention ou d’action sociale à destination des adhérents. A titre d’exemple, MGEN propose à ses adhérentes dans le cadre d’Octobre Rose (dépistage des cancers du sein), un entretien individuel de prévention et des ateliers de sensibilisation à l’autopalpation.
Pourquoi avoir rejoint Alpesolidaires ?
MGEN participe autant que possible aux divers collectifs qui portent la voix de l’ESS telle que définie par la loi Hamon de 2014. Assez logiquement, la structure participe à la communauté d’Alpesolidaires qui réunit les acteurs et actrices de la métropole et promeut un modèle d’entreprendre au service des femmes et des hommes. C’est un bel outil de promotion et de développement de l’ESS sur le territoire. C’est aussi un lieu d’élaboration collective de réponses à des problèmes complexes. De fait, MGEN est un partenaire régulier des évènements de l’ESS dans les milieux scolaire, universitaire et associatif.
Quel impact imaginez-vous pour MGEN dans la société du futur ?
Investie par le passé dans les luttes pour le droit à l’IVG et à la PMA ou dans le champ de la santé mentale, la mutuelle veut continuer de contribuer en tant que mouvement social aux sujets de société dans lesquels elle a développé une certaine expertise. Nos adhérents ont par exemple travaillé, voté puis porté un plaidoyer en faveur d’une fin de vie libre et choisie.
Nous réalisons dans le cadre d’un partenariat avec Lyv une expérimentation permettant une meilleure prise en charge de salariées et d’adhérentes atteintes d’endométriose. Nous formons le souhait que ce dispositif puisse essaimer une fois qu’il aura fait ses preuves.
© Assemblée régionale 2024 / Fabien Laperrière MGEN
© Intervention MFR La Catie / MGEN