Entretien avec Jean Clot, responsable communication, partenariats et vie coopérative de CITIZ Alpes Loire.
Quelle est l’histoire de la coopérative CITIZ ?
La création de la structure date de la fin des années 90, début des années 2000. Il s’agissait, au départ, d’une association créée par Daniel Faudry et Paul Cardiles, deux chercheurs du CNRS de Grenoble qui font le constat, suite à une de leurs études, que les véhicules « dorment » plus qu’ils ne sont utilisés. Cette association revêt alors le nom d’Alpes-autopartage et obtient des financements, notamment de la ville de Grenoble, qui lui permet d'investir dans les premières voitures et de créer une interface pour faire le lien entre les utilisateurs et les véhicules.
C’est en 2010 qu’Alpes-autopartage devient une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) en fusionnant avec un projet similaire qui s'était développé à Chambéry. Par la suite, Alpes-autopartage prendra le nom de CitéLib puis, enfin, de CITIZ, en 2016. La SCIC telle qu’elle existe maintenant est un réseau de 15 structures réparties en France qui partagent la même vision de l’auto-partage sous une marque commune.
Comment CITIZ participe-t-elle à l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) ?
L’organisation et la prise de décision au sein de la SCIC sont structurées par le principe démocratique, un des aspects caractéristique de l’ESS.
CITIZ s’articule en 5 collèges :
- Les Collectivités locales
- Les entreprises de la mobilité
- Les salariés
- Les fondateurs et les membres de l’ESS
- Les usagers (comprend le plus grand nombre de personnes)
La SCIC a 570 sociétaires en tout et chacun bénéficie d’une voix, qu’il s’agisse d’une personne physique ou morale. C’est le conseil d’administration qui définit les orientations stratégiques de la structure. Ainsi, des membres de chaque collège cités ci-dessus, peuvent y candidater pour représenter leurs pairs, « cela participe à la transversalité de la prise de décision », explique Jean Clot.
Une activité inscrite dans la transition écologique
Moins de voiture c’est en effet moins d’émissions de CO2, mais aussi plus de place dans les villes pour développer d’autres modes de transports écologiques. « C’est pourquoi nous travaillons en partenariat avec les entreprises locales de la mobilité. CITIZ s’inscrit dans un ensemble au service d’une mobilité plus respectueuse de l’environnement. »
Un engagement actif
« Nous nous intégrons dans les réseaux de l’ESS pour promouvoir différents modèles en y contribuant. À l’échelle nationale, CITIZ s’est regroupé dans un réseau de coopératives, nommé « Licoornes » en référence humoristique aux grandes startups High Tech qu’on appelle « licorne ». Toutes les coopératives de ce réseau ont à cœur de proposer des solutions plus vertueuses pour le quotidien, on y trouve par exemple, le label Emmaüs ou la banque éthique La NEF. »
Pourquoi avoir rejoint Alpesolidaires ?
CITIZ est contributrice d’Alpesolidaires depuis ses débuts. « Nous avons été plus ou moins dynamiques au sein d’Alpeso en fonction des périodes. Il y a un rapprochement de sens entre nos deux structures, le but est de se rendre visibles mutuellement. »
Quel impact imaginez-vous pour CITIZ dans le futur ?
« L’idéal pour l’avenir, ce serait de mettre à disposition 1 voiture pour 1 000 habitants et de s’installer dans de nouvelles villes. Nous aurons aussi un travail à faire autour de la voiture électrique dans le futur car elle est de plus en plus présente dorénavant », conclut Jean Clot.
Pour en savoir plus sur les autres membres d’Alpesolidaires, vous pouvez également consulter les portraits des Ateliers Marianne ou encore de la MGEN.