Vivre ensemble et créer du lien social
La colocation
 
Autre fois réservée aux étudiants, de plus en plus de salariés s’intéressent à la colocation. D’après une enquête du premier trimestre 2017 du site appartager.com, 45 % des colocataires sont des personnes de 30 à 40 ans contre 40 % des 18-25 ans et 1% chez les séniors. La raison principale de la colocation tient en grande partie à la difficulté financière d’accéder aux logements.
 
Certains concepts de colocation vont même plus loin en invitant les étudiants à s’engager avec les habitants des quartiers. Kaps (Kolocations à Projets Solidaires) est l’un des projets de colocation solidaire créé par l’AFEV (Association de la Fondation Étudiante pour la Ville), une association qui lutte, depuis sa création en 1991, contre les inégalités et la relégation des quartiers populaires en France. Kaps propose aux étudiants de se loger dans un quartier dit « sensible » à moindre coût. En échange ils mènent des actions solidaires envers les habitants pour favoriser le vivre ensemble.
 
L’intergénérationnel  
 
Certains jeunes font le choix de vivre en communauté sous des formes innovantes. C’est le cas des jeunes inscrits à DIGI , une association qui met en lien des séniors avec des jeunes. L’objectif est de répondre aux difficultés d’accès au logement chez les jeunes ainsi qu’aux problématiques de la solitude et de l’isolement chez les personnes âgées.
 
En accueillant chez elles des jeunes de 18 à 30 ans, les personnes âgées peuvent ainsi retrouver cette sensation de vie autour d’elles, et partager ensemble des moments d’échanges extraordinaires. « Tous les matins je prends le temps de leur demandé comment elles vont et si elles ont besoin de quelques choses. Et Parfois on s’assoit autour d’une table, on se rafraichit, on discute, on plaisante, on joue aux cartes. Ce sont des moments formidables ! » S’exprime Alida, une jeune femme vivant cette expérience solidaire.  En 2012, le rapport restitué d’une expérimentation montre que 97 % des personnes âgées et des étudiants se disent satisfait de l’expérience de la cohabitation intergénérationnelle.
 
Vivre ensemble  permet de contrer la solitude, l’isolement et permet de réduire les coûts de loyer.  Et si c’était la solution ?
 
L’habitat groupé
 
Durant l’université d’été d’Attac à Grenoble, les habitants de « le passage » partageaient leur expérience en tant que copropriétaire. Le projet est né dans les années 1990. Neuf personnes ayant déjà une expérience de cohabitation divers ont décidé de co-construire une maison ensemble. Le choix le plus difficile concernait les matériaux à utiliser pour réduire au maximum les coûts. Ils se sont alors inspirés des constructions des logements sociaux. Basé sur différents appartements au sein du même immeuble, leur désir était d’avoir de grandes pièces communes afin de pouvoir échanger, ensemble, des moments conviviales tout en préservant leur intimité de famille.
 
 
Chaque décision est prise en groupe et doit avoir la validation de la  totalité des occupants. C’est ce qui va créer, après plus de 20 ans de vie commune, une grande complicité et d’entraide entre les copropriétaires mais aussi une cohabitation solide. Une particularité est à noter qu’ils accueillent chaque année un migrant qui aura sa propre chambre.
 
Aujourd’hui, l’Isère compte une  vingtaine d’habitation partagées dont une dizaine en projet soutenues par l’association les Habiles (habitat Isérois Libres et Solidaires).
 
La cohabitation attire de plus en plus de monde. Que cela soit par soucis économique (les loyers en colocation sont 30 % moins chers que ceux des studios en France), que par la solidarité (comme c’est le cas avec l’intergénérationnelle, la colocation par Kaps ou encore l’habitat groupé) ou simplement par philosophie de vivre en communauté.
 
 
Johan Nichilo pour Alpes Solidaires

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