La toute puissance des plateformes
Par la mise en relation directe des clients et des chauffeurs, les plateformes digitales se sont positionnées en intermédiaire incontournable. De ce fait, elles fixent elle-mêmes les règles du jeu : des tarifs de courses extrêmement bas et des commissions allant jusqu'à 25 % pour les chauffeurs. En conséquence de quoi, beaucoup de chauffeurs VTC doivent travailler 60h/semaine pour avoir un salaire équivalent au SMIC.
Une évolution possible de la profession en Coopérative d'Activité ?
Un article des Échos a étudié une alternative pour lutter contre la précarité des chauffeurs : le statut d'Entrepreneur Salarié Associé en CAE (Coopérative d'Activité et d'Emploi). Un statut qui pourrait favoriser la protection sociale et une rémunération décente des chauffeurs, et permettre à l’État de mieux encadrer cette activité.
Un second article apporte toutefois une mise en garde à la réflexion sur le changement de statut. La simple réflexion sur l'exercice du métier de chauffeur VTC en CAE ne s'attaquerait pas vraiment au problème de fond de l'ubérisation.
Une charte pour les travailleurs de plate-forme
Une tribune intéressante d'Alternatives Economiques explique comment les chauffeurs VTC et les livreurs forment aujourd'hui des collectifs pour défendre leurs droits. En France, un projet de loi vise à faire adopter adopter la charte pour les travailleurs de plate-forme, examinée récemment en commission à l'Assemblée. L'objectif est d'inciter les entreprises de type Uber et Deliveroo, à définir le type de protection sociale et le montant de revenu minimum des chauffeurs et livreurs, mais cela reste à leur bon vouloir. Une avancée qui laisse un peu sceptique, au regard de leur stratégie basée sur une logique de profit à court terme...
Le phénomène d'ubérisation et ses enjeux sociétaux
Pour bien comprendre l'ubérisation et ses enjeux sociétaux, qui touche aujourd'hui différents secteurs de l'économie, france.tvéducation a réalisé une courte vidéo très pédagogique.
Nous vous conseillons aussi cet article très clair paru sur le site d'E-RSE (la plateforme de l'engagement RSE et du développement durable).
L'ubérisation de l'économie a aujourd'hui pris une telle ampleur qu'une vraie réflexion de fond va devoir être menée. L'enjeu : accompagner de manière constructive cette évolution des modes d’activité et de consommation.
Nadège Bredoux pour Alpes Solidaires